Etape N° 12 - Refuge de Tighjettu
- refuge d'Ascu Stagnu
Dénivelées
positives cumulées : 738m Temps
de marche Topo-Guide, sans
pauses : 6h00
Dénivelées
négatives cumulées : 999m
Temps de marche réalisé, avec
pauses :
6h35
Heure
du levé :
5h15
Heure de départ de l'étape
: 6h05
Appréciations
strictement personnelles sur le refuge ou gîte à l'arrivée
de l'étape.
Refuge : Pas
de chauffage, trés peu de vaisselle, très sale, électricité,
gaz, douche (chaude).
Accueil: Pas
de gardien
Mardi 25 Mai 2004.
Voici l'étape la plus critique pour nous, le cirque de la Solitude
appelé aussi E Cascettoni, où tous les gens nous ont
déconseillés de passer et de la contourner. Nous partons de
bonne heure, 6h05. La nuit a été fraîche mais je pense
qu'il n'a pas gelé. Il nous faut 1h20 pour passer de 1683 m (niveau
du refuge) et rejoindre Bocca Minuta à 2218 m. Nous traversons
plusieurs névés. Plus nous montons, plus la température
descend, malgré le
soleil qui commence à pointer son nez sérieusement. Arrivée
à Bocca Minuta nous attendons pour une fois, nos deux compères
Christophe et Damien qui arrivent à peu près 30 minutes plus
tard. Il doit faire environ 7 à 8 degrés en dessous de zéro.
Après discussion avec notre spécialiste en montagne, Christophe
préconise d'attendre que le soleil chauffe un peu la glace qui s'est
formée sur le manteau neigeux avant de descendre. La
vue sur le cirque est vraiment impressionnante, ça tombe à pic.
Nous nous posons la question: comment descendre dans ce gouffre? Le versant
que nous devons descendre est exposé au Nord, donc bien gelé,
et le soleil n'est pas prêt de pénétrer sur cette face.
L'autre versant exposé au Sud, (la montée pour nous) est complètement
déneigée, la montée ne devrait donc pas poser de problème.
Claude
s'impatiente, il essaye de trouver une solution pour descendre, peut être
par les rochers au lieu de prendre l'immense névé qui descend
jusqu'à plus en finir.
La montée vers Bocca
Minuta Vue
sur Capu Larghia La
vallée de Stranciacone
Il est vrai que Claude,
Jean-luc et moi n'avons aucun équipement (crampons,
cordes, piolets) on se pose des questions. Allons nous pouvoir descendre
ou faire demi-tour. Nous regardons nos montres et ça fait déjà
plus d'une
heure que l'on attend quand nous apercevons un couple sur le versant
exposé Sud (la descente pour eux). Nous attendons qu'ils remontent
sur notre versant. Damien qui expérimente ses crampons empreintés
à une personne (parisienne comme lui) rencontrée au refuge de
l'Onda, descend à la rencontre du couple. A leur approche nous
leur posons la question: comment est la neige ? Ils nous répondent
qu'il faut y aller maintenant car la neige commence à se ramollir.
C'est parti nous descendons. Nous enlevons les rondelles de nos bâtons
de marche, pour plus de prises. Claude commence à descendre en désescalade,
pas à pas, ensuite Damien l'accompagne avec ces crampons au cas où.
Je me lance à mon tour en descente normale en utilisant les marches
laissées par les randonneurs qui montent en sens inverse. Ensuite Jean-luc,
suivi par Christophe qui possède un piolet. Nous sommes espacés
d'une dizaine de mètres chacun.
A
l'aplomb du cirque de la Solitude Le
versant exposé Sud (la montée) Le
versant exposé Nord (la descente)
Notre
descente sur le versant exposé Nord
Notre
descente se passe bien, il faut faire très attention l'humidité
sur les rochers a gelé cette nuit, et les plaques rocheuses sont devenues
de vraies patinoires. A certains endroits nous apercevons quelques chaînes
qui dépassent, elles servent normalement à aider les randonneurs
à monter ou descendre, mais pour nous, elles n'ont pas vraiment d'utilité
car il y a trop de neige et de glace. Nous arrivons en bas du cirque environ
40 minutes plus tard. Nous
faisons une pause de courte durée car nous apercevons
des randonneurs nordistes qui commencent
à
descendre. Nous ne voulons pas rester
bloqués trop longtemps, il ya beaucoup de risques de chute de pierres,
surtout quand il y a des groupes de personnes en sens contraire. Nous attaquons
notre montée tranquillement à travers un dernier névé
dans ce cirque. Claude tient le choc avec son genou, il est costaud le bougre.
La montée du cirque vers Bocca Tumasginesca
(2183 m) est moins impressionnante, la dénivelée est importante
mais comme il n'y a pas de risque de glisser sur la neige. Arrivé en
haut, je constate que nous avons mis 1h20 à traverser le cirque de
la Solitude. Nous nous installons pour une photo de groupe, instant inoubliable.
Quand je pense qu'à chaque étape, tout le monde nous prenait pour
des cinglés. Nous avons bien fait de faire ce que l'on a fait, nous l'aurions
regretté amèrement. Merci quand même à Christophe
pour tous ses conseils et sa motivation.
La montée, versant exposé
Sud Photos
de groupe
le versant
exposé Nord
Nous
sommes contents de notre exploit, mais c'est pas le
tout, il faut quand même rejoindre le prochain refuge
d'Ascu Stagnu. La descente commence par un névé jusqu'a
dans la vallée de Stranciacone dont un ruisseau porte le
même nom. La descente s'effectue d'abord tout en glissade sur les fesses,
puis les rochers commencent à apparaître, donc la marche reprend
son cours. Christophe et Damien ont décidé d'éviter de
passer par le refuge d'Ascu Stagnu mais directement par les crêtes
de Culaghia pour rejoindre le GR20 à Bocca Di Stagnu et
continuer jusqu'au refuge de Carrozzu.
Nous
nous donnons rendez-vous à Calvi le samedi 29. Nous continuons notre
descente dans la vallée de Stranciacone
ou nous avons des vues magnifiques sur Capu di a Muvraghia, Punta Culaghia
et Capu Larghia. A l'approche de l'ancienne station de ski du Haut
Asco, nous apercevons encore les pylônes des remontées mécaniques
complètement rouillés. Puis, les chalets montés sur pilotis.
Le refuge paraît tous neuf, mais à l'intérieur c'est l'horreur.
Tout est en mauvais état.
Vue sur Capu di a Muvraghia
Vue sur Punta Culighia Vue
vers Capu Larghia L'ancienne
station de ski du Haut Asco
Le refuge d'Ascu Stagnu
La chaîne
du Monté Cinto
Après
un petit repas, une petite lessive et une bonne douche bien chaude, nous nous
rendons au gîte d'étape à 50 m du refuge pour faire un petit
ravitaillement pour les étapes suivantes. Nous en profitons pour nous
rafraîchir à l'aide d'une ou deux, peut-être trois Pietra
(bière à la chataigne) et nous réservons pour le soir une
table au restaurant. Un restaurant que je vous conseille vivement si vous en
avez la possibilité, pour 15 € on mange comme des dieux.
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